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Pathologies des paupières

Les paupières ont un rôle essentiel pour protéger les yeux du milieu extérieur. Elles contribuent également à notre regard et à l’expression de notre visage. Les pathologies des paupières sont très nombreuses, et nous avons choisi ici d’aborder les plus souvent prises en charge dans notre centre.

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Les pathologies inflammatoires et infectieuses

Les chalazions sont les pathologies des paupières les plus fréquentes. Ils correspondent à une inflammation d’une glande de Meibomius (une des glandes des paupières) et sont favorisés par l’existyence d’une blépharite sous-jacente (voir ci-dessous). Les chalazions se manifestent par une tuméfaction de la paupière plus ou moins inflammatoire. Le traitement repose dans un premier temps sur une pommade anti-inflammatoire et antibiotique. Si le chalazion persiste, une ablation peut être réalisée sous anesthésie locale, le plus souvent en consultation.

Les orgelets ou “compère-loriot” sont des infections de la zone d’implantation d’un cil (follicule pileux du cil). Ils se traduisent cliniquement par un point blanc centré par la base du cil. Un traitement médical par une pommade antibiotique est le plus souvent suffisant. L’exérèse chirurgicale est parfois nécessaire.

chalazion de la paupière inférieure
Inflammation du bord libre de la paupière dans le cadre d'une blépharite.

Les blépharites regroupent un ensemble de pathologies dont le point commun est l’inflammation du bord des paupières. Elles peuvent toucher aussi bien les cils (blépharite antérieure) que les glandes de Meibomius (blépharite postérieure). Les blépharites peuvent être totalement silencieuses et sans symptôme ou occasionner un inconfort de la surface oculaire plus ou moins important. La cause n’est pas toujours connue, même si dans certains cas, une pathologie cutanée (acnée rosacée par exemple), une allergie et même certaines infections peuvent être en cause. Les blépharites peuvent favoriser la survenue de chalazions.
Le traitement repose sur les soins de paupière (application de chaleur sur les paupières, puis massage et rinçage des yeux au sérum physiologique), des collyres hydratants, antibiotiques ou anti-inflammatoires peuvent être utiles dans certains cas.

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Les tumeurs des paupières

Les lésions bénignes (non cancéreuses) sont les plus fréquentes, leur évolution peut déformer lapaupière et entrainer une gêne. Le traitement consiste en une exérèse qui peut être parfois réalisée en consultation.

Les lésions malignes (cancéreuses) nécessitent une prise en charge plus complexe. L’analyse clinique de la lésion mais surtout l’examen anatomopathologique permettent de poser le diagnostic du type de tumeur et de guider la prise en charge. Le premier temps consiste le plus souvent en une exérèse chirurgicale de la tumeur. Puis, dans la majorité des cas, le dossier est présenté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour discuter un traitement complémentaire. Une reconstruction de la paupière est souvent nécessaire après l’ablation de la tumeur. Des traitements complémentaires (radiothérapie ou ) sont discutés selon les cas.

Exemple de tumeur bénigne de la paupière (carcinome baso-cellulaire)
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Les malpositions des paupières

Elles peuvent être d’origine congénitale ou acquises : secondaire à une cicatrice, une tumeur ou liée au vieillissement. Elles peuvent être unilatérale ou bilatérale. Voici un aperçu des principales malpositions palpébrales traitées dans notre centre :

Le ptosis correspond à une chute de la paupière supérieure. Les causes peuvent sont multiples, le ptosis peut être congénital ou acquis. L’œil est donc partiellement fermé et le champ visuel est amputé. La chirurgie a un but fonctionnel : rétablir un champ de vision satisfaisant et un but esthétique. Plusieurs techniques chirurgicales possibles pour prendre en charge chaque patient.

Ptosis avant(image de gauche) et après chirurgie (image de droite)

L’entropion correspond à une rotation interne du bord libre de la paupière inférieure. Les causes peuvent être multiples : congénital, ou acquis par relâchement des tissus, cicatriciel. Le traitement consiste dans la majeure partie des cas en la chirurgie.

L’ectropion correspond à une rotation externe du bord libre de la paupière inférieure. Les causes peuvent être multiples : congénital ou acquis par un relâchement des tissus, cicatriciel. Le traitement consiste dans la majeure partie des cas en la chirurgie.

Les trichiasis est une déviation des cils vers le globe oculaire, pouvant provoquer une irritation de la cornée. Le traitement peut être réalisé à l’aide d’un laser ou d’une intervention chirurgicale.

Le dermatochalasis est un excès cutané de la paupière supérieure lié au relâchement de la peau. Celui-ci peut entraîner une amputation du champ visuel. Un champ visuel sera réalisé pour évaluer son retentissement. En cas d’atteinte importante, la chirurgie est prise en charge par la sécurité sociale.

Dermatochalasis avant (image de gauche et après la chirurgie (image de droite).
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Les spasmes des paupières

Il s’agit de contraction involontaire des paupières (blépharospasme) ou de la moitié du visage (hémispasme facial). Le traitement consiste en une injection de toxine botulinique dans les muscles spastques. L’efficacité du traitement débute quelques jours environs après l’injection et dure 5 à 6 mois en moyenne.

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Les pathologies des voies lacrymales

Chez le nourrisson, l’imperforation congénitale des voies lacrymales est la pathologie la plus fréquente. Elle provoque un larmoiement et des conjonctivites à répétition. Avant 3 mois, aucun traitement invasif n’est nécessaire : un simple lavage des yeux au sérum physiologique quotidien peut suffire. Les épisodes de conjonctivite sont traités par des cures courtes decollyres antibiotiques.

Si le larmoiement persiste au delà de 4 mois, un sondage simple peut être réalisé en consultation. Après 12 mois, un sondage sous anesthésie générale est recommandé, avec mise en place pendant plusieurs semaines d’une sonde dans le canal lacrymal.

Chez l’adulte, le larmoiement peut être secondaire à un rétrécissement ou une sténose (obstruction) des voies lacrymales. Les rétrécissements peuvent être traités par lavage voire sondage avec dilatation des voies lacrymales. En cas de sténose, un bilan d’imagerie est nécessaire.

Le traitement est le plus souvent chirurgical. Il consiste à reconstituer un canal pour l’évacuation des larmes dans le nez (dacryocystorhinostomie). Il peut être réalisé par voie cutanée ou par voie endonasale, en collaboration avec les spécialistes ORL de Bicêtre.

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Les prothèses oculaires

Dans certains cas, l’œil n’est plus fonctionnel (ne voit plus), et peut être inesthétique ou douloureux. Dans ces cas particuliers, une chirurgie peut être proposée pour améliorer l’aspect esthétique ou soulager les douleurs. L’adaptation d’une prothèse peut être réalisée sans geste chirurgicale (simple recouvrement de l’œil par la prothèse) ou après une chirurgie de propreté (éviscération ou énucléation), toujours réalisée sous anesthésie générale. Dans ce cas, la prothèse est réalisée par un oculariste partenaire, plusieurs semaines après la chirurgie, pour permettre une bonne cicatrisation.

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